ARCHIVE : Quand les compagnies d’assurances discriminaient les jeunes conducteurs


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CETTE DISCRIMINATION A ETE ANNULEE PAR LA DECISION DE LA COUR EUROPEENNE DU 1 MARS 2011. NOUS LAISSONS LE DOSSIER EN LIGNE POUR MEMOIRE

 

 

Les compagnies d’assurance discriminent les jeunes conducteurs

 

 

 [Info donnée par LCI le 23 octobre 2005 :]

 

La mutuelle Maaf Assurances a décidé d’exempter les jeunes conductrices du paiement de la surprime appliquées aux titulaires du permis de conduire depuis moins d’un an. Cela pourrait représenter jusqu’à 65% de baisse de la prime, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué.

 

Les jeunes conductrices ont "un comportement beaucoup plus responsable que les jeunes conducteurs, justifie l’assureur. En effet, en 2004 chez Maaf, les jeunes femmes ont provoqué 22% de sinistres en moins que leurs homologues masculins", explique le communiqué. La mutuelle a donc décidé de "récompenser" les conductrices qui ont obtenu leur permis depuis moins d’un an en ne leur faisant pas payer la traditionnelle surtarification, qu’elles soient conductrices principales ou occasionnelles de leur véhicule.

 

Cette mesure s’applique depuis le 3 octobre et sera répercutée à compter du 1er janvier 2006 à l’ensemble des jeunes conductrices déjà assurées chez Maaf. Maaf cite l’exemple d’une jeune conductrice, principale utilisatrice de son véhicule et sans bonus : sa prime pourrait baisser jusqu’à 49% pour s’établir à 850 euros à Lyon (de 1.067 à 1.670 euros avant), à 650 euros à Tours (de 818 à 1.280 euros avant) et à 810 euros à Paris (de 1.012 à 1.580 euros avant).

 

 

[Ci-après la réponse donnée par la MAAF à l’un de nos amis qui s’était étonné de cette mesure discriminatoire]

 

Niort, le 14 décembre 2005

 

Monsieur,

 

C’est avec la plus grande attention que j’ai pris connaissance de votre courriel du 14 novembre dernier.

 

Vous considérez que notre publicité relative aux jeunes conductrices est sexiste.

 

Je comprends votre réaction et souhaite vous apporter quelques explications.

 

Les statistiques démontrent que les jeunes conductrices ont moins d’accidents que les jeunes conducteurs.

 

Notre engagement en faveur des assurés nous amène à considérer qu’il serait précisément discriminatoire et sexiste de ne pas traduire dans nos tarifs le bon comportement routier des jeunes conductrices.

En effet, être « la référence qualité-prix » exige de nous, non seulement efficacité et compétitivité, mais également transparence et responsabilité.

Enfin, notre mutuelle s’engage en faveur de la sécurité routière.

Nous souhaitons ainsi encourager les jeunes conducteurs à faire preuve d’une plus grande prudence sur la route et réduire ainsi les accidents.

Je vous remercie de nous avoir fait part de votre réflexion et espère que ces explications vous permettront de mieux comprendre notre action.

Je vous prie d’accepter, Monsieur, le témoignage de ma considération.

 

Marie-Pierre BONNEAU Responsable du Service Relations Sociétaires

 

 

Site MAAF - janvier 2006

 

[Voilà ce qu’on peut y lire :]

 

ASSURANCE AUTO JEUNES CONDUCTRICES

 

Les jeunes conductrices étant plus prudentes et ayant moins d’accident que leurs homologues masculins, MAAF Assurances leur fait bénéficier tout naturellement du tarif expérimenté.

 

[On appréciera le "tout naturellement". Suit un tableau comparatif des tarifs normaux et "jeunes conductrices". La différence est de taille. Par exemple : pour le conducteur d’une Peugeot 206, année 2004, basé à Lyon : 1666 euros - pour la "jeune conductrice" : 854 ! Il y a à l’évidence discrimination fondée sur le sexe - et injustice, car même si les jeunes conducteurs ont en moyenne plus d’accidents, il en est d’excellents, qui vont être amenés à payer plein pot]

 

 

Site Crédit agricole - 2010

 

Sachez également qu’il n’y a pas de surprime pour les jeunes femmes à la souscription du contrat. La surprime n’est valable que pour les jeunes conducteurs la première année.

credit-agricole.fr/particulier/assurances/assurances-des-biens/automobile-et-2-roues/assurance-auto.html

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Cour européenne de justice, 1 mars 2011

Suite à la saisine d’un collectif belge, Test-Achats, la Cour juge discriminatoires les différences de tarifs entre les sexes, et décide qu’à compter du 21 décembre 2012 ils ne pourront plus être appliqués.



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