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bedava bonus veren siteler bonus veren siteler 2024 bonus veren bahis siteleri çevrimsiz bonus yatırım şartsız deneme bonusu casino siteleri 2024 Jeux videos, comment faire fuir les dragueurs / Sunday Times / Courrier international, 20 janvier 2011, p. 50

Jeux videos, comment faire fuir les dragueurs / Sunday Times / Courrier international, 20 janvier 2011, p. 50


 [Excellente analyse de l’entrée de la misandrie dans l’univers des jeux videos. Certes, dans leur principe même, ces jeux comportent une forte dose d’extravagance, et pulvériser un adversaire y est courant, sans que cela implique autre chose qu’un défoulement, ni que cela soit pris au premier degré. Mais les jeux décrits ci-après s’appuient sur un processus plus pernicieux : c’est toute la catégorie "hommes" qui y est présentée comme composée d’individus violents/violeurs, sans exception, et qui justifie donc d’une véritable éradication. Ici le jeu dissimule l’idéologie.] 

 

Jeux videos. Comment faire fuir les dragueurs

 “Allez, t’en crèves d’envie”, “J’ai envie de te lécher partout”, “Y a du monde au balcon !”… Un beau jour, la jeune artiste sino-américaine Suyin Looui en a eu assez. Après un incident particulièrement éprouvant dans le métro – sur lequel elle ne s’étend pas, mais nous sommes toutes passées par là –, elle a décidé de s’attaquer au problème par le biais d’un jeu vidéo en ligne, Hey Baby. “Mesdames”, écrit-elle sur sa page de présentation, “vous en avez ras le bol de vous faire siffler ou accoster dans la rue ? Assez d’avoir à faire un détour pour éviter de tomber sur un type lourd ? L’heure de la vengeance a sonné, les mecs…

Dans ce jeu (que vous pouvez tester sur heybabygame.com), un avatar féminin arpente les rues armée d’une mitraillette de gros calibre. Dès qu’un homme approche et fait une réflexion même inoffensive, pan ! il se prend une rafale et s’effondre dans un éclaboussement d’hémoglobine, tandis que surgit de terre une pierre tombale gravée avec la phrase qui lui a été fatale.

Des phrases comme “Plaque ton mec pour moi”, voire “Vous êtes charmante”, autorisent l’avatar à faire feu sur l’importun. (Si elle choisit de répondre : “Merci, et bonne journée à vous”, un nuage de cœurs violets surgit, mais le jeu est conçu de telle sorte que le scénario de la pierre tombale est beaucoup plus amusant, surtout lorsque le tir est déclenché par un commentaire du genre “J’ai envie de te violer”.)

Le jeu n’est pas si cru que ça en comparaison de ce qui se fait : on est loin de la profusion de sang et de viscères des jeux gore comme Call of Duty 4 (où l’avatar est un soldat en mission au Moyen-Orient qui dégomme des terroristes). Les adeptes de Grand Theft Auto trouveraient cet univers de dessin animé franchement irréaliste. Le graphisme a beau être pataud, le principe du jeu n’en reste pas moins choquant. Voilà un univers où il ne semble pas disproportionné qu’une femme liquide un homme parce qu’il ose lui adresser un compliment dans la rue.

Les héroïnes de jeux vidéo armées n’ont rien de nouveau. La Lara Croft de Tomb Raider a fait la carrière d’Angelina Jolie ; ses formes avantageuses (et son arme puissante) plaisent indéniablement à un certain type de public masculin. Les jeux de la série Final Fantasy ont également des protagonistes féminines, mais elles se retrouvent dans des situations habituelles de films violents et ne tirent pas sur des hommes pour la simple raison qu’ils en sont.

Pour l’heure, la violence sexuelle n’a pas encore pénétré l’univers des jeux grand public. Lorsqu’on a découvert dans la version 2004 de Grand Theft Auto une “scène cachée” intitulée “Hot Coffee” – dans laquelle l’avatar avait des relations sexuelles avec sa petite amie –, l’éditeur a dû rappeler des centaines de milliers d’exemplaires du jeu. En 2009, la librairie en ligne Amazon a retiré de son catalogue RapeLay, un jeu japonais où les joueurs suivent une mère et ses deux filles et les violent dans une station de métro, puis continuent de violer et de piller à leur guise.

“Salut, beauté !”

Les jeux vendus dans le commerce sont soumis à une réglementation relativement stricte mais, sur Internet, où n’importe qui peut créer et diffuser un jeu, tout est permis. Le fait qu’il existe des jeux où des personnages masculins violent ou tuent des bonnes sœurs ou bien ligotent une femme à des rails de chemin de fer (deux scènes que l’on retrouve dans Dead Redemption) ne saurait à mon sens justifier que l’on glorifie des femmes qui ont un comportement tout aussi violent.

Hey Baby n’est que le dernier exemple d’une tendance préoccupante que l’on observe dans des jeux, des livres et des films émoustillants qui mettent en scène des héroïnes hyperviolentes – et souvent très jeunes. De la tueuse de 11 ans dans le film Kick-Ass [sorti en France en avril 2010] à Lisbeth Salander, “la fille au tatouage de dragon”, héroïne de la fameuse trilogie policière de Stieg Larson Millenium, elles sont partout. Salander, de même que la tueuse d’hommes de Hey Baby, prend un malin plaisir à régler leur compte à ceux qui maltraitent les femmes. D’un bout à l’autre de la trilogie, ses agressions d’une violence inouïe trouvent une justification morale dans le fait que les hommes qu’elle tue ont abusé de femmes (y compris de Salander elle-même). L’idée maîtresse, ici, est que tous les hommes sont des violeurs, ou des violeurs en puissance, et donc qu’il est parfaitement normal – et même superjouissif, les filles – de rayer de la surface du globe tout être doté d’un pénis.

Ce fantasme de vengeance féminine relève toutefois d’une logique extrêmement perverse et dangereuse. Il y a une énorme différence entre un gentil “Tu es ravissante aujourd’hui ma chérie” et une agression sexuelle. Les femmes n’ont, bien entendu, aucune envie d’être agressées verbalement, de se faire tripoter ou violer. Mais laisser entendre, comme le fait Hey Baby, que n’importe quel commentaire, même un “Salut, beauté !”, peut être prétexte à se faire assassiner par une femme revient à dire qu’un propos badin tenu par un homme à l’intention d’une femme dans l’espace public est forcément condamnable.

Machos psychopathes

C’est cela qui est préoccupant. Je ne veux pas vivre dans un monde qui réglemente à ce point les relations entre les sexes qu’aucun homme ne peut se sentir le droit de faire un commentaire sur mon aspect physique dans la rue. L’un des grands plaisirs qu’il y a à vivre en Occident c’est que chacun de nous est libre de regarder et, jusqu’à un certain point, de faire des commentaires.

Je ne banalise ni n’excuse les terribles violences faites aux femmes, mais je ne pense pas que riposter à l’attention – voire, dans le cas de Salander, à la violence – masculine par une violence féminine extrême soit la bonne solution.

Le féminisme était censé permettre aux deux sexes de développer tout leur potentiel – pas de faire des femmes des machos psychopathes de la pire espèce. Véhiculer ce type d’idées et de réactions vis-à-vis des hommes ne peut que nuire aux rapports normaux entre les sexes en traitant injustement tous les hommes comme s’ils étaient d’affreux harceleurs.

J’ai trouvé une excellente illustration de cela dans un article du New York Times écrit par un homme visiblement tout à fait sympathique. “Je ne pense pas qu’une forme artistique non interactive aurait réussi à me faire ressentir de façon aussi viscérale ce que beaucoup de femmes vivent au quotidien.” Balivernes.

Les femmes ne passent pas leur vie à se sentir accablées par des dragueurs de bas étage ; ce n’est généralement qu’une source d’irritation mineure. C’est différent la nuit, quand on est seule. Mais c’est une situation que la plupart des femmes évitent dans la mesure du possible. Inversons les rôles l’espace d’un instant : si ce jeu mettait en scène un homme tirant exclusivement sur des femmes dans la rue, cela susciterait un tollé. Ce n’est pas différent. Germaine Greer disait que la révolution sexuelle ne serait pas jolie, jolie. Comme elle avait raison !

Eleanor Mills

The Sunday times ; traduit par Courrier international, n°1055, 20 janvier 2011, p. 50


http://www.courrierinternational.com/article/2011/01/20/comment-faire-fuir-les-dragueurs



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