MUTILATIONS SEXUELLES

 

Comme les divers types de violences étudiés dans cette rubrique, la société misandre ne reconnaît pas l’existence de victimes masculines de mutilations sexuelles.

Le 2e Plan triennal de lutte contre les violences 2008-2010, lancé par le Secrétariat d’état à la Solidarité (Valérie Létard) a intégré dans ses objectifs la lutte contre les mutilations sexuelles. Mais ce Plan s’inscrit dans une optique de protection des femmes exclusivement. Il en a été très exactement de même avec les trois Plans suivants : 3e Plan 2011-2013 (ministère des Solidarités, Roselyne Bachelot), 4e Plan 2014-2016 (Ministère des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem), 5e Plan 2017-2020 (Ministère des Familles et des droits des femmes, Laurence Rossignol).

Depuis 2010, le 3919 prétend accueillir les appels de victimes de mutilations. Mais le 3919 inscrit explicitement et exclusivement son activité dans le cadre des "violences contre les femmes".Tous ses documents de présentation définissent les mutilations comme "féminines". 

http://stop-violences-femmes.gouv.fr/Suis-je-concernee,347.html

Dans le cadre de la Journée internationale du 6 février 2014 (dite de lutte contre les mutilations sexuelles féminines - il n’existe pas de Journée équivalente contre les mutilations masculines), le Ministère des droits des femmes a publié un dépliant intitulé Les mutilations sexuelles féminines, un crime puni par la loi.

La situation est bien sûr aggravée par le fait que deux grandes religions monothéistes pratiquent ces mutilations sur un plan rituel, et s’opposent activement à leur pénalisation.

Des sites à consulter :

http://ame.enfant.org.free.fr/

http://enfant.org.blog.free.fr/

http://www.droitaucorps.com/

Les mutilations sexuelles masculines existent bel et bien, et méritent d’être combattues au même titre que les mutilations féminines.

 

 

 

 



La circoncision rituelle, une pratique barbare. Béatrice Cuzin. Toutes les nouvelles, 27 février 2014

 

 

 

Saint Germain en Laye

Santé. La circoncision rituelle, une pratique “barbare” ?

 

La circoncision pratiquée comme un rite religieux, s’apparente à une « violation de l’intégrité physique », selon le Parlement européen. Musulmans et israélites s’indignent.

Béatrice Cuzin, urologue-andrologue-sexologue, exerce à la clinique de Saint-Germain-en-Laye aux côtés du docteur Pierre Foldès, spécialisé dans la réparation des dégâts causés par l’excision. Spécialisée dans le domaine des mutilations sexuelles, elle a un avis bien tranché à propos de la circoncision rituelle. Interview

 

Êtes-vous favorable à l’interdiction de la circoncision rituelle ?
« Il est important de commencer à y réfléchir. En consultation, j’ai déjà rencontré plusieurs jeunes hommes qui ont perçu la circoncision comme une mutilation. Beaucoup n’en gardent pas un bon souvenir. Ils ont le sentiment d’avoir subi un acte barbare. Le débat doit être ouvert, sans stigmatiser telle ou telle religion.

Ces circoncisions rituelles sont-elles pratiquées par des médecins ?
La plupart du temps, même si cela est interdit, oui. C’est interdit par la législation et la déontologie médicale. Mais la communauté médicale estime qu’il faut s’en charger sinon ce sera effectué clandestinement au fond d’une cour.

Dans quel cas un médecin peut-il pratiquer une circoncision ?
Pour des raisons médicales. En cas de phimosis et de paraphimosis, c’est-à-dire que le patient ne peut pas décalotter ou décalotte difficilement. Et encore, ces pathologies n’entraînent pas toujours une circoncision. Elles peuvent être soignées par la prise de médicaments à la cortisone ou par la pratique d’une simple incision au niveau du prépuce.

En France pratique-t-on davantage de circoncisions rituelles ou médicales ?
La circoncision est la première dépense de la sécurité sociale au niveau de l’urologie. Cela représente environ 2 millions d’euros par an. Sur tous ces actes, il y a largement plus de circoncisions rituelles. Mais cela se fait dans la clandestinité, donc nous ne disposons pas de chiffres officiels.

Combien coûte une circoncision ?
Le tarif sécurité sociale est fixé à 120 euros. Mais les circoncisions rituelles, pratiquées en clinique la plupart du temps, sont déclarées comme un acte médical. Et donc la sécurité sociale les rembourse.

On dit aussi que la circoncision est efficace dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Est-ce vrai ?
Oui. Elle permet de renforcer la barrière cutanée. En Afrique, où il y a une forte prévalence au VIH, elle s’avère très utile pour diminuer la propagation du sida. Mais en France la situation n’est pas la même.

L’acte en lui-même présente-t-il des dangers pour la santé  ?
J’ai eu connaissance de cas d’accidents de circoncision. Heureusement, cela reste rare. Effectivement, mal pratiquée, cette pratique peut être fatale. Il y a déjà eu aussi des blessures chez les bébés : le gland a été emporté dans l’incision…

La circoncision a-t-elle aussi un impact sur la sensibilité du pénis ?
Oui, elle provoque une diminution de la sensibilité. Quand elle est pratiquée sur un adulte, elle est souvent plus douloureuse à supporter. Cela met une quinzaine de jours à cicatriser. Et puis, après il faut s’habituer à la sensation de frottement sur le pantalon.

Quand vous parlez de “mutilation”, vous assimilez la circoncision à l’excision ?
La circoncision et l’excision ne sont pas réalisées dans le même état d’esprit. Sur le pénis, cela reviendrait à enlever le gland et le prépuce. Mais cela reste une mutilation des organes sexuels. Même cet acte n’est pas réalisé pour contrôler le plaisir de l’homme, comme peut l’être l’excision. »

Toutes le nouvelles.fr, 27 février 2014

lesnouvelles.fr/2014/03/02/sante-la-circoncision-rituelle-une-pratique-%E2%80%9Cbarbare%E2%80%9D/




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