Misandrie dans les manuels scolaires


Education civique. 5e
 
Dans le programme d’Education civique, en 5e, figure le thème de "L’égalité", avec trois sous-thèmes : "L’égalité devant le loi", "Le refus des discriminations", "La dignité de la personne". L’étude du sexisme y trouve logiquement sa place. Mais c’est dans ce créneau que s’engouffrent les idéologues misandres (en l’occurrence des enseignants en histoire), employant leurs techniques habituelles :
- le sexisme est défini exclusivement dans son volet anti-femmes
- aucune discrimination, aucune violence contre les hommes ne sont évoquées
- les discriminations ou violences contre les femmes sont surévaluées.
 
Nous reproduisons des extraits des différents manuels (peu nombreux car cette matière est enseignée par les enseignants d’histoire qui préfèrent utiliser des documents choisis par eux). Pour leur réfutation, voir les autres parties du site. Nous indiquons aussi les coordonnées des éditeurs, auprès desquels on peut protester, en tant que parent d’élève, en tant qu’homme ou tout simplement en tant que citoyen(ne). 
 
L’apprenti citoyen. 5e. Barideau Caroline, Dubois Dominique, Fardel Eric. Hatier, 2005
 
Pp.10-11 : deux pages intitulées "Refuser le sexisme" (c’est une sous-partie de la partie "Le refus des discriminations"). Une dizaine de questions sont posées, parfois illustrées de tableaux ou de photos, avec parfois un espace vide pour les réponses. Toutes les questions portent su la condition des "femmes" ou des "filles". Dans un encadré, le mot "sexisme" attend sa définition : il n’est pas difficile de prévoir qu’elle en désignera une seule forme, et pas l’autre !
 
Un tableau (doc.1) intitulé "La loi reconnaît lentement les droits des femmes" indique, en face de l’année 2004 : "Un enfant peut recevoir le nom du père ou de la mère". Aucune réflexion sur cette nouvelle loi : s’agit-il vraiment d’un "droit des femmes" ? Ne peut-on considérer au contraire qu’elle viole les droits du père ou les droits de l’enfant ? Où sont mentionnés les arguments de ceux qui pensent ainsi ?
 
Enfin, on appréciera la formulation très directive de la question 4 : "Une loi est-elle suffisante pour établir l’égalité entre les hommes et les femmes ? Justifie ta réponse." Là aussi, aucune réflexion, les réponses sont toutes prêtes.
 
 
Demain, citoyens. 5e. Tourrillon Anne-Marie , Heymann-Doat Arlette. Nathan, 2005
 
pp.22-23. Titre : "Le refus du sexisme". En sous-titre, deux questions : "De quelles discriminations les femmes sont-elles victimes ?" et "Comment combattre les violences faites aux femmes ?". D’entrée, le débat est fermé !
 
En encadré, le sexisme est défini comme "comportement de ceux qui considèrent que les femmes sont inférieures aux hommes.", c’est-à-dire à moitié.
 
Paragraphe 1 : "Des discriminations tenaces". Parmi les exemples de "discriminations" : "dans la vie quotidienne, les femmes accomplissent l’essentiel des tâches ménagères". Le fait que les hommes travaillent plus longtemps professionnellement ne mérite-t-il pas d’être signalé ? Dira-t-on qu’il s’agit d’une "discrimination" ?
 
Sous-partie 1 : dans un autre encadré, sur les salaires : "L’écart moyen est de 20% en faveur des hommes" (sans préciser que c’est le chiffre obtenu tous temps de travail confondus).
 
Sous-partie 3 : en illustration d’une affiche anti-violence : "En France, une femme sur dix est victime de violences conjugales. Tous les cinq jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon." Les habituels chiffres bidon (première phrase). Aucun chiffre sur les victimes hommes.
 
P.26 : "Débat. A l’école, les filles et les garçons sont-ils égaux ?"
 
Ce qui est recherché dans ce drôle de débat, c’est évidemment une réponse négative qui présente les filles comme des victimes. A cet effet sont citées des "Paroles d’élèves", par exemple :
- Camille, 12 ans : "A la cantine, les garçons n’arrêtent pas de doubler les filles. C’est énervant !"
- Sébastien, 15 ans : "En TP de physique, on ne veut pas de filles dans notre groupe ; elles ne sont pas assez fortes."
 
Un dessin intitulé "En cours de technologie" montre un enseignant qui déclare, avec un sourire narquois auquel répond le sourire complice d’un élève garçon : "Les garçons, occupez-vous des filles. Elles vont avoir besoin d’aide pour les soudures." Dans le questionnaire qui suit, on lit : "2. Pourquoi la situation présentée dans le dessin est-elle une discrimination ? Selon vous, ce type de situation est-il habituel ?"}
 
Sur toute cette page, on ne trouve aucune information rappelant que les résultats des filles sont depuis longtemps nettement supérieurs à ceux des garçons !
 
Nathan, 9 rue Méchain 75014 Paris
 
Education civique 3e
 
Deux ans plus tard, on en remet une couche. Le programme de 3e comprend une partie "Les débats de la démocratie", dont l’un concerne la place des femmes dans la société française. L’absence d’un débat symétrique sur la place des hommes est déjà un parti pris sexiste des rédacteurs de programmes. Ce débat-là est en tous cas largement utilisé par les idéologues misandres.
 
Grandir ensemble. 3e. Denis Sestier. Hatier, 2007
 
dans Chapitre 3, p.86-87 : "Quelle place pour les femmes dans la société française ?"
 
- dans le doc 1, une chronologie de "La lente conquête de l’égalité", on s’étonne de trouver la mention de lois tout simplement progressistes qui en théorie, ne concernent pas plus un sexe qu’un autre, comme la loi sur le viol de 1980, ou celle sur le harcèlement sexuel au travail de 1992 : une manière de suggérer que seules les femmes sont victimes de ces délits.
 
- dans le doc 2, un tableau intitulé "La situation des femmes dans la société en 2006" :
 
* rubrique "Emploi" : "Elles ont un salaire annuel moyen brut inférieur de plus de 19% à celui des hommes dans le secteur public et semi-public". Pourquoi ne pas préciser qu’il s’agit du chiffre tous temps de travail confondus ? Pourquoi occulter le fait que le secteur public est fondé sur l’égalité absolue des salaires ?
 
* rubrique "Education" : "Les filles constituent 39,5% des effectifs des IUT, 41,7% des classes préparatoires aux grandes écoles, et 25% des écoles d’ingénieurs". Pourquoi ne pas dire qu’elles sont majoritaires dans l’enseignement supérieur ?
 
* rubrique "Violence conjugale", référence à l’enquête "Recensement des morts violentes 2003-2004" : Une femme meurt tous les 4 jours de violence conjugale contre 1 homme tous les 16 jours". C’est un progrès : les victimes hommes sont prises en compte. Mais pourquoi faut-il aussitôt nuancer ce résultat en suggérant que les femmes violentes tuent en réponse à une violence antérieure subie ? Pourquoi faut-il absolument, alors même que l’on reconnaît qu’il y a des victimes des deux côtés, désigner un sexe comme plus méchant que l’autre ? 
 
- le doc 4 est un dessin humoristique dans lequel apparaissent deux conjoints : la femme repasse, l’homme lit le journal... Un peu périmé, non ?
 
Demains, citoyens 3e.Hazard-Tourillon Anne-Marie, Heymann-Doat Arlette.Nathan, 2007
 
 La suite du manuel de 5e !
 
Chapitre 6. Les débats de la démocratie
 
p.78-79 : 3. Quelle place pour les femmes dans la vie politique et sociale ?
 
Une série de constats : moins de femmes élues malgré la loi paritaire, salaire féminin moyen moins élevé, plus de chômage et de temps partiel chez les femmes. Une seule explication : les lois ne sont pas appliquées (sous-entendu : par les méchants hommes). Aucune autre explication n’est envisagée, même sous forme allusive. Aucune réflexion tout simplement. 
 
Le seul texte cité (Janine Mossuz-Lavau) explique la non-parité par "la mauvaise volonté de nombre de partis politiques qui sont des cénacles masculins fonctionnant en circuit fermé".
 
L’affiche du "Prix de la vocation scientifique et technique des filles" qui est reproduite est légendée : "Tous les métiers sont accessibles aux femmes}". Ce serait pourtant l’occasion de se demander pourquoi il n’y a pas de prix équivalent pour les garçons, qui ont pourtant des résultats inférieurs ! 
 
p.83. Brevet blanc (même thème)
 
Le refus de toute réflexion est encore plus net ici, alors qu’il s’agit justement de préparer une épreuve... de réflexion. Un nouveau graphique sur les élues et les rémunérations, un nouveau texte sur chômage et temps partiel, et la boucle est bouclée : les femmes sont victimes de discrimination, CQFD.
 
 
 


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