Mon père. Robert Jeuris
mon père
était l’ombrereflétant au soleil
nos feuillages
mon père
était l’eau
au ciel pâlel’invisible visage
de l’air qu’on respire
la pensée qu’on ignore
mon père
était fleuve lointainil était
au royaume
de ma mère
le témoin de passage
effleurant l’abondance
de ses fruitsdisparu
il était au secret
de nos plages
le sel
déposé dans l’oubli
de nos sables
Robert Jeuris
extrait de Savoir que quelque part. Editions Pleine plume, 1986
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