DOSSIER : Discriminations contre les hommes dans le travail (Halde / Défenseur des droits)
Décision MLD-2016-178 du 13 septembre 2016 relative à une offre d’emploi signalée comme discriminatoire en raison du sexe (Recommandations)
Monsieur X. a saisi le Défenseur des droits. Il signale une offre d’emploi ("emploi d’accueil en entreprise") qu’il juge discriminatoire en raison du sexe, celle-ci étant rédigée exclusivement au féminin.
Le Défenseur des droits recommande à la société de modifier ses pratiques de recrutement, de veiller à la rédaction des offres d’emploi afin de garantir le principe de non-discrimination, et de rendre compte des suites données à cette recommandation dans un délai de 3 mois à compter de la notification de la présente.
https://juridique.defenseurdesdroits.fr/index.php?lvl=notice_display&id=18941
Monsieur X a appelé l’attention du Défenseur des droits sur une offre d’emploi d’un établissement comportant une mention discriminatoire, indiquant être à la recherche d’« une serveuse/barmaid ».
Le Défenseur des droits est intervenu auprès de la direction de l’entreprise, qui s’est engagée à modifier l’offre d’emploi litigieuse en vertu des dispositions légales et à être vigilante à l’avenir afin d’être en phase avec la réglementation du travail.
La candidature d’un homme à une formation professionnelle d’esthétique a été rejeté. Le Défenseur des droits s’est également saisi d’office de l’exclusion d’office des hommes de ce type de formation par divers établissements privés. L’école visée par la réclamation individuelle a expliqué que sa pratique avait changé. Elle accueille désormais les candidatures masculines et promeut la mixité dans le cadre de ses enseignements.
Deux écoles interrogées confirment le refus systématique des candidatures masculines parce qu’il ne serait pas possible de créer des classes mixtes par respect de l’intégrité physique et de l’intimité corporelle entre les filles et les garçons dans les cours pratiques. Toutes les élèves servent de modèles dans les cours d’épilation du maillot et de soins du buste. La troisième école a expliqué qu’elle n’avait pas de vestiaires distincts pour garçons et filles et que la mixité lui paraissait difficile. Le Défenseur des droits a rappelé le cadre juridique relatif à la mixité professionnelle et à la lutte contre la répartition sexuée des métiers ainsi que celui concernant l’égalité hommes/femmes dans l’accès à la formation professionnelle et l’obligation d’interpréter les exceptions à cette égalité de manière stricte.
Tout en reconnaissant l’article 225-3 4° du Code pénal autorise des discriminations dans l’accès aux biens et services motivées « par des considérations liées au respect de la vie privée et de la décence (…) », le Défenseur relève que le droit international et le droit civil français exigent une analyse plus poussée. Si les objectifs de la protection des mineurs et de la protection de la décence et de l’intimité corporelle constituent des objectifs légitimes, le Défenseur considère que d’autres moyens moins drastiques que l’exclusion d’office pourraient être trouvés afin de concilier l’exigence de respect de l’intimité corporelle et le droit d’accès non-discriminatoire à la formation professionnelle.
Il conclut que le refus systématique des candidatures masculines caractérise une discrimination fondée sur le sexe et recommande le changement des pratiques des écoles. Il recommande également aux ministères concernés de sensibiliser l’ensemble des écoles et centres de formation d’esthétique sur la non-discrimination et la mixité.
Délibération n°2008-53 du 31/03/2008 (EMBAUCHE)
La Halde constate que l’employeur a fondé ses recrutements sur une double discrimination, d’âge et de sexe, et que la responsable « industrie » de l’agence a fait droit à la demande discriminatoire.
Il demande au Directeur général des agences d’assurer dans toutes ses entités, non seulement une diffusion des supports de communication édités par la Halde, mais également des actions de formation et de sensibilisation de ses agents à la lutte contre les discriminations.
(En 2017, nous n’avons pas retrouvé le texte de cette délibération sur le site du DDD. Si vous faites mieux que nous, merci de nous informer)
https://juridique.defenseurdesdroits.fr/index.php?lvl=notice_display&id=1173
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