DOSSIER : le 3919 (2007 > ?)


 

Le 3919 est une ligne d’écoute mise en place en 2007, en remplacement d’un numéro à 10 chiffres renvoyant à Violences conjugales Femmes Info-service, créé en 1992 par la FNSF (Fédération nationale solidarité femmes).

Voici des logos explicites : le 3919, pourtant service public, est réservé à un seul sexe... 

 

 

 

Pour ceux qui n’auraient pas compris, les victimes sont toujours représentées sous des traits... féminins  :

 

 

Et pour les cas très difficiles, qui n’auraient toujours pas compris, les agresseurs sont représentés sous des traits masculins (c’est d’ailleurs la seule occasion où apparaissent des hommes !)

 

Comme si cela ne suffisait pas, en 2014, la ligne d’écoute devient Violences femmes Infos-3919, ou 3919-Violences femmes info, en partenariat avec les associations de lutte contre les violences faites aux femmes.

 

Notre position

 - nous nous réjouissons de la mise en place du 3919, qui constitue une amélioration indéniable de l’aide aux victimes de violence conjugale (et des autres types de violences ajoutés depuis 2010).
 
- nous protestons
 * contre la présentation discriminatoire et sexiste anti-hommes qui en est faite par les différents ministères qui en ont la charge (actuellement le Ministère des Droits des femmes), ainsi que par l’ensemble des médias ;
 
* contre le fait que sa gestion soit confiée à une association sexiste, la FNSF ;
 
* contre l’absence d’hommes dans le personnel chargé de répondre aux appels.
 ...ce qui a pour conséquence que les hommes victimes sont de fait exclus du service.
 
 - nous revendiquons 
* la suppression de tout contenu discriminatoire/sexiste dans les documents de présentation diffusés par le Ministère en charge du service ;
 
* l’attribution de sa gestion à un personnel non-sexiste ;
* l’introduction dans le personnel répondant d’une proportion d’hommes consistante, et la possibilité pour les appelant(e)s de choisir un répondant de l’un ou l’autre sexe.

 

mars 2007

En mars 2007, le 3919 est mis en place par le Ministère délégué à la Cohésion sociale et à la Parité, qui dépend du Ministère du Travail.

Il s’agit donc d’un service public, dont peuvent bénéficier en théories tous les citoyens français des deux sexes. Pourtant, il est présenté sur le site du ministère de manière explicitement discriminatoire, comme ne s’adressant qu’à un sexe, les victimes étant censées toutes appartenir à ce sexe-là.
 
 
Voici ce texte, dans lequel nous avons coloré les contenus discriminatoires :
 
Tous les trois jours, une femme meurt de violences conjugales.
Violences conjugales. Parlez-en avant de ne plus pouvoir le faire.
Appelez le 3919
A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes le 25 novembre 2006, la Ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité a annoncé l’instauration d’un nouveau numéro de téléphone pour les victimes et les témoins de violence conjugale. L’objectif d’une telle mesure est d’améliorer l’écoute et l’orientation des femmes victimes de violence. .
Lancement d’un numéro de téléphone unique pour les victimes et témoins de violences conjugales : le 3919
Afin d’améliorer le premier accueil des femmes victimes de violences et pour mieux faire connaître ce dispositif, un numéro d’appel unique, le 3919, facile à retenir (numéro à 4 chiffres) et de faible coût (prix d’un appel local), est mis en place le 14 mars 2007 et confié à la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF)
 
Ce numéro unique garantit une qualité de la réponse apportée, uniforme sur tout le territoire, avec une écoute professionnelle, anonyme et personnalisée et, le cas échéant, une orientation adaptée sur des horaires d’ouverture répondant au mieux aux besoins des femmes victimes de violence.
Une campagne pour informer et faire mémoriser le 3919
Les objectifs de cette campagne d’information sont de sensibiliser et d’informer le plus grand nombre de victimes sur l’existence de ce nouveau numéro et de faire prendre conscience au grand public de la gravité du phénomène des violences conjugales.
 
***** 
 
Le texte se poursuit par la présentation des supports utilisés pour la campagne d’information :
 
- une affiche et un dépliant qui, à côté des autres slogans, reprennent la formule : "Tous les trois jours, une femme meurt de violences conjugales"
 
- un aide-mémoire, qui, à côté des autres slogans, énonce : "Humiliations, insultes, menaces, pressions psychologiques, coups, agressions sexuelles, viols par un (ex)conjoint ou (ex)compagnon sont des violences toutes punies par la loi".
 
- un film télévisé (et adapté pour internet), présenté ainsi : Un film pour faire réagir - « Anne Leroy » - Mon mari m’a battue et humiliée pendant 10 ans. Il m’a cassé plusieurs fois le nez, les côtes, les dents ... Mais depuis 15 jours, c’est enfin terminé ....

 

mars 2007

A l’appel du Collectif Coparentalité, des antisexistes manifestent devant la Halde pour protester contre le caractère discriminatoire et sexiste de la campagne de présentation. Une délégation est reçue par deux responsables, qui enregistrent la plainte. Nous remettons nous-même une plainte à titre individuel.

 

6 avril 2007

A sa demande et dans le même esprit, une délégation de Justice Papa est reçue au Ministère de la Parité par le directeur de Cabinet de Catherine Vautrin. Compte-rendu :
 

 

juillet 2007
 
Un premier bilan chiffré de l’utilisation du 3919 est établi. Le 26 juillet 07, Libération en rend compte, dans un article qui illustre bien comment les médias reprennent sans sourciller les thèmes sexistes du Ministère de la Parité :
 
Violences conjugales : 200 appels reçus par jour au 3919
par Caroline Charpentier avec AFP
 
« 200 appels sont reçus tous les jours, mais seulement 80 sont traités » a déclaré mercredi le ministre du Travail Xavier Bertrand, en évoquant les appels reçus par le service d’écoute de « Violence conjugale Info » au 3919. Avant d’ajouter : « Il faut trouver une solution pour les 120 qui restent »
 
Pour aller dans le sens d’une meilleure proximité des dispositifs d’aide aux victimes, Xavier Bertrand a annoncé qu’à « partir du 1er août, huit antennes départementales supplémentaires devraient être crées » - dont quatre sont en cours d’expérimentation.
 
Chaque jour, assistantes sociales, éducatrices spécialisées, psychologues ou conseillères conjugales, âgées de 23 à 57 ans et capables de répondre en langues étrangères, de l’anglais au berbère en passant par l’espagnol, l’arabe ou l’italien, se relaient pour répondre aux appels des victimes. Cette plate-forme, lancée en mars 2007, en remplacement de l’ancien numéro à dix chiffres, est un service d’écoute et n’est en aucun cas un numéro d’urgence, concurrent des habituels numéros (15, 17 et 18).
 
« Le 3919 a certes amélioré le dispositif d’écoute anonyme et d’information des femmes, mais on est toujours aussi démunis en lieux d’accueils et d’hébergements d’urgences pour les femmes et leurs enfants  », renchérit Ballanger. La promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, en visite le 28 février dernier dans le foyer de femmes victimes de violences conjugales, Coeur de Femmes, « on vous protégera » reste à mettre concrètement en oeuvre.
 
« On demande également qu’il y ait une cohérence entre les procédures civiles, c’est-à-dire divorces, droits de garde et visites, et les procédures pénales de sanction en cas de violence », souligne Marie Ballanger, responsable du 3919. « Les associations sont prises entre deux feux, entre mettre à l’abri des femmes, et un juge qui ordonne un droit de visite (du conjoint, ndlr) sans tenir compte de la violence que la femme ou les enfants ont pu subir », déplore-t-elle.
 
***** 
 
Donc, quatre mois après le lancement du service :
 
- il n’y a de la part de ses initiateurs aucune remise en question de son caractère discriminatoire : s’ils parlent d’en augmenter la portée, c’est toujours au bénéfice... d’un seul sexe.
 
- l’article apporte une confirmation qui ne figure pas dans les documents de présentation : les personnes qui répondent aux appels sont exclusivement des femmes - ce qui est un facteur de dissuasion supplémentaire pour les hommes victimes
 
- une fois de plus, on a affaire à un système pervers, qui se conforte lui-même : officiellement, rien n’interdit aux victimes hommes d’utiliser le service... 
...mais comme tout est fait pour les en dissuader, ils ne l’utilisent pas
... le système en déduit qu’ils n’existent pas, et donc qu’il est fondé à ne se préoccuper que des victimes.

 

8 août 2007
 
La Halde nous répond très succintement, par une fin de non-recevoir : "L’examen attentif de votre demande n’a pas permis de mettre en évidence la discrimination que vous indiquez et je me dois donc dans l’obligation de procéder à la clôture de votre dossier."

 

22 novembre 2007
 
Dans Le Monde (p.11), un article fait le point sur l’impact du 3919 : sur les 56000 appels enregistrés de mars à octobre, soixante-dix pour cent émanent de victimes, dont… 97,6 % de femmes, ou encore 2,4% d’hommes. Ce qui confirme ce que nous supputions : les hommes victimes n’appellent pas un service qui est présenté au public comme ne leur étant pas destiné. Et ça continue : l’auteur de cet article, loin de tenir compte de ces 2,4 % qui malgré tout sont signifiants, continue de parler des « femmes qui appellent ».

 

29 novembre 2007
 
En plus, la campagne du 3919 est primée ! Pour la quatorzième édition du Prix EFFIE France organisé par l’AACC, CB News et l’Union des annonceurs, présidée par Didier Truchot (Ipsos), 13 campagnes de communication ont été distinguées pour leur « efficacité mesurée et prouvée  », par un jury de professionnels. Et c’est le ministère du Travail qui remporte le Grand Prix 2007... qui pourrait être rebaptisé Grand Prix du sexisme !
 

 

9 janvier 2008
 
Sos Papa saisit la Halde au sujet de la présentation du 3919, pour discrimination fondée sur le sexe.

 

4 mars 2008
 
Réponse de la Halde à Sos Papa. La Halde ne donne pas suite, mais elle ne rejette pas explicitement le contenu de la requête, comme elle l’avait fait pour la nôtre. Mieux : elle cautionne implicitement la démarche, en réaffirmant dans son courrier sa compétence en matière de discrimination sexuelle. S’agit-il d’une évolution favorable ?
 

 

Rapport 2008 de l’OND
 
Ce rapport est intitulé La criminalité en France. Dans le Dossier II : crimes et délits constatés, on trouve p. 303 un chapitre Eléments de mesure des violences entre conjoints, avec une sous-partie La Fédération nationale Solidarité femmes : "3919" (p. 314) avec un certain nombre de chiffres valables pour 2007 :
 
Nombre de fiches renseignées : 12731, dont 224 concernant des hommes victimes, soit 1,7%. Bien en dessous de l’estimation du Monde du 22 novembre 2007 ! [tous les appels ne donnent pas lieu à des fiches, seulement ceux qui dénoncent une situation crédible de violence conjugale]
 
C’est une nouvelle confirmation : les hommes victimes n’appellent qu’en proportion dérisoire.
 
Nombre d’appels de partenaires violents : 76 (pas d’indication de répartition par sexe : pourquoi ?)
 
Encore plus dérisoire. Le 3919 n’aide ni les hommes victimes, ni les hommes violents (qui pourraient y être orientés sur des aides psychologiques et thérapeutiques) : il n’aide aucun homme ! 
 

 

Rapport 2009 de l’OND
 
Egalement dans un chapitre intitulé Eléments de mesure des violences entre conjoints (p.247), et dans la sous-partie La Fédération nationale Solidarité femmes : "3919" (p. 258), des chiffres valables pour 2008 :
 
Nombre de fiches renseignées : 11447, dont 253 concernant des hommes victimes, soit 2,2% 
 
Nombre d’appels de partenaires violents : 61
 
Donc, aucun changement notable dans les chiffres. Pourquoi y en aurait-il ?
 
Disponible seulement en version papier, CNRS Editions

 

26 février 2010
.
A propos du nouveau projet de loi sur les violences conjugales voté par l’Assemblée, Libération interviewe Françoise Brié, vice-présidente de la FNSF. Extrait :
 
- Ce délit de violence conjugale s’adresserait-t-il aussi aux hommes ?
 
- Oui, même s’ils sont très minoritaires parmi les victimes. Seuls 3% à 5% des appelants au 39 19, le numéro d’appel national destiné aux victimes de violences conjugales, sont des hommes.
 
Illustration parfaite du raisonnement biaisé que permet la discrimination : on exclut les hommes du dispositif, donc ils ne se manifestent pas, donc on se permet d’affirmer qu’ils sont peu nombreux !

 

mars 2010
 
"Le 3919 s’élargit", annonce le site du ministère du Travail. Les naïfs croient peut-être qu’il s’élargit aux hommes violentés. Ils ont tort : "Son domaine d’intervention est élargi à toutes les formes de violences au delà des violences conjugales."

Effectivement il "s’élargit" à trois autres types de violences, d’où désormais les quatre entrées suivantes : Violences conjugales / Mutilations, mariages forcés / Agressions sexuelles, viols / Violences au travail. Pourquoi pas ?

Mais, bien évidemment, ces quatre types de violence sont toujours considérées comme ne faisant que des victimes féminines. Si vous cliquez sur l’une ou l’autre entrée, vous verrez apparaître une rubrique "Témoignages. D’autres femmes ont vécu ces expériences avant vous". Et effectivement, tous ces témoignages sont féminins. Les seuls hommes qui apparaissent sont des policiers qui, eux aussi, n’évoquent que des victimes féminines. 

stop-violences-femmes.gouv.fr/outils/appelez-le-3919.html

 

Rapport 2010 de l’OND
 
Dans le chapitre intitulé Eléments de mesure des violences entre conjoints (p. 271), et dans la sous-partie La Fédération nationale Solidarité femmes : "3919" (p. 280), des chiffres valables pour 2009 :
 
Nombre de fiches renseignées : 14 860, dont 475 concernant des hommes victimes, soit 3,2% 
 

Les rédacteurs pulvérisent tous les records d’hypocrisie : "Si la FNSF a pour vocation la lutte contre les violences faites aux femmes, son service d’écoute n’est pas fermé aux hommes victimes."

 
Mais si, il est fermé, justement ! En tous cas il se présente comme tel, et c’est pourquoi ils l’utilisent si peu, même si c’est un peu plus qu’auparavant, dans un accroissement désespérément lent..
 
Papier et DVD, CNRS Editions

 

25 juillet 2011

La FNSF publie sur son site Les données 2010 du 3919  :

19 707 appels concernant la violence conjugale

2,1% de ces appels concernent des hommes victimes de femmes.

Ca ne s’améliore pas !

solidaritefemmes.org/ewb_pages/a/actualite-764.php

 

novembre 2011

Le 3919 est au centre de la première campagne du Plan interministériel 2011-2013, présentée par la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot. La campagne s’intitule « Violences contre les femmes. Osez en parler  » L’objectif « est de sensibiliser et d’informer les femmes victimes de l’existence du 3919, numéro d’appel d’aide, pour accompagner et orienter les femmes, victimes de violences  ». Et seulement les femmes. La campagne presse comprend deux témoignages de victimes, toutes deux féminines, et deux témoignages de professionnelles, féminines elles aussi : les hommes sont rejetés dans les ténèbres extérieures, celles de auteurs de violences.
 

Dans le même temps, la FNSF, à l’occasion du 25 novembre mais aussi sous couvert de promouvoir le 3919, lance sa propre campagne, intitulée « Bourreau banal ». Le bourrreau y est représenté sous trois formes, masculines exclusivement : des hommes d’apparence effectivement banale, qui ont cependant une particularité dérangeante, au niveau de leurs mains. L’un a les doigts et les ongles crochus, à la manière des rapaces ; l’autre a les mains prolongées par une prothèse métallique avec des crochets ; le dernier porte des gants épais, du genre de ceux qui permettent de ne pas laisser de trace. Le numéro de téléphone est nettement affiché dans le coin droit, en bas. Le texte explique qu’il ne faut pas se fier à l’apparence anodine des auteurs de violences, toujours évoqués au masculin, laquelle peut être un camouflage pour tromper les victimes, toujours évoquées au féminin
 

 

30 novembre 2011
 
Le Groupe d’études sur les sexismes (GES) saisit le Défenseur des droits à propos de la campagne "Violences contre les femmes. Oser en parler" (paragraphe précédent), pour discrimination fondée sur le sexe.

 

Rapport 2011 de l’ONDRP
 
p ; 321, 5. La Fédération nationale solidarité femmes : "3919"
 
L’article reprend les données fournies par la FNSF pour 2010 (voir 25 juillet 2011), et en fournit d’autres. On apprend ainsi que 16027 appels ont fait l’objet d’une fiche de renseignements. Parmi elles, 337 correspondent à la situation homme victime - femme auteur, soit 2,1 %. Rien d’étonnant
 
Ce qui est stupéfiant, c’est le paragraphe qui suit (p. 323) :
 
Important - la FNSF a fait le choix en 2010 d’analyser uniquement les situations où une femme est victime de son partenaire masculin, soit 15 231 fiches, 95 % des 16 027 fiches renseignées. Aussi, les développements qui suivent se basent sur ce volume de 15 231 fiches.
 
Suivent cinq pages d’analyse des dites fiches ! On ne peut mieux dire : la FNSF ne s’intéresse pas, et ne veut pas s’intéresser (bien qu’elle soit payée pour cela) aux hommes victimes. Pour elle, ils n’ont pas à exister...

 

10 avril 2012
 
Le Défenseur des droits rejette la saisine du GES du 30 novembre 2011 au titre que :
 
"il ne ressort pas des pièces du dossier que la campagne d’information sur le 3919, qui ne fait en aucun cas obstacle à ce qu’un homme, victime d’actes de violence puisse appeler le standard téléphonique dans les mêmes conditions qu’une femme, contribuerait à subordonner le droit d’accès au 3919 à la condition d’appartenir au sexe féminin."
 
En l’occurence, le Défenseur joue sur les mots. Ce n’est pas le fonctionnement de l’outil 3919 qui est discriminatoire, c’est la campagne qui le présente, et qui, très explicitement, s’adresse exclusivement aux personnes de sexe féminin.
 
Ce que confirme le Défenseur dans le paragraphe suivant :
 
"la campagne d’information relative au 3919 ne vise pas à stigmatiser la population masculine, mais tend à remédier, dans le cadre des violences conjugales, au problème spécifique des violences "sexuées", c’est-à-dire des violences qui touchent les femmes et les visent en tant que telles."
 
Ce qui ne fait que conforter le propos du GES : la campagne est sexuée, elle ne s’adresse qu’aux femmes victimes. Il y a bien discrimination.

 

17 juin 2012
 
La FNSF publie Extrait de l’analyse globale des appels 3919-Violences Conjugales Info Année 2011
 
 
Elle y recense le nombre de fiches remplies en 2011 suite à des appels concernant des violences conjugales : 14459
 
Celles qui concernent un homme victime et une femme auteur : 291, soit 2%.
 
Donc rien de bien nouveau. Mais pour la première fois, la FNSF prétend donner par extrapolation des appels reçus, une estimation globale des violences conjugales subies par les femmes en France. Cette extrapolation n’a évidemment aucune validité, et de ce fait elle donne un résultat extravagant : 2 490 697 femmes âgées de plus de quinze ans victimes, soit 9,1 % !!! Depuis l’ENVEFF, personne n’avait jamais osé lancer un chiffre aussi fou. Rappelons que l’ONDRP donne toujours une estimation autour de 300 000.
 
En l’occurence la FNSF sort clairement de ses prérogatives.

 

Rapport 2014 de l’ONDRP (porte sur 2013)
 
Partie 6 de Eléments de mesure des violences au sein du couple en 2013
p. 21. Les appels téléphoniques reçus sur la plateforme "3919 - violences conjugales info" par la fédération nationale solidarité femmes
 
 
Nombre de fiches remplies suite à appels : 15682 (+ 4 ;7 % y compris fiches non-renseignées)
Nombre de fiches renseignées : 13834
Fiches impliquant une femme victime et un homme auteur : 13324 = 96,3%
Fiches impliquant un homme victime et une femme auteur : 231 = 1,7%
Fiches impliquant un femme victime et une femme auteur : 168 = 1,2%
Fiches impliquant un homme victime et un homme auteur : 111 = 0,8%
 
Sexe des appelants : 12412 femmes et 904 hommes, soit 9 sur 10.

 

Rapport 2015 de l’ONDRP (porte sur 2014)

https://inhesj.fr/sites/default/files/ondrp_files/publications/rapports-annuels/2015/2-9_violences_couple.pdf

Partie 2 de Eléments de mesure des violences au sein du couple en 2014
p. 4 : Les violences conjugales selon le "3919-Violences Femmes Info"
 
Nombre de fiches remplies suite à appels : 17575 (+ 12 %)
Nombre de fiches renseignées (= comportant sexe de la victime et de l’auteur) : 17337
Fiches impliquant une femme victime et un homme auteur : 16776 = 96,8%
Fiches impliquant un homme victime et une femme auteur : 233 = 1,3% (en baisse, malgré l’augmentation globale des appels)
Fiches impliquant un femme victime et une femme auteur : 1%
Fiches impliquant un homme victime et un homme auteur : 1%
 
p. 8 Tableau 2
Nombre et part des fiches selon le types de violences subies (concerne seulement les fiches de femmes victimes d’hommes, et qui sont renseignées, soit 12047) :
 
Physiques : 8932 = 69,7%
Sexuelles : 766 = 6,4%
Verbales : 9045 = 75,1 %
Psychologiques : 10362 = 86%
Economiques : 2801 = 23,3%
Administratives : 266 = 2,2%
 
Tous les tableaux statistiques élaborés dans cette étude prennent en compte exclusivement les femmes victimes d’hommes).

 

Rapport 2016 de l’ONDRP (porte sur 2015)
 
Partie 1 de Eléments de mesure des violences au sein du couple en 2015
p. 2 : Les victimes contactant le "3919-Violences Femmes Info"

https://inhesj.fr/sites/default/files/ondrp_files/publications/rapports-annuels/2016/2016_RA_Violences_couple.pdf

Nombre de fiches remplies suite à appels : 16562
Nombre de fiches renseignées (= comportant sexe de la victime et de l’auteur) : 16348
Fiches impliquant une femme victime et un homme auteur : 96,8%
Fiches avec d’autres implications (hommes victimes d’une femme, couples non-mixtes) : 3,2%

 

Analyse globale des données issues des appels au 3919. Année 2016 (FNSF 2017) p. 12-13 / https://www.solidaritefemmes.org/qui-sommes-nous/chiffres-cl%C3%A9s

13818 fiches vc (FVC), dont

13171 fiches concernent une femme victime d’un agresseur masculin = 96,8%

130 : femmes victimes d’une femme = 1 %

234 : homme victime d’une femme = 1,7%

100 : homme victime d’un homme = 0,7%

 

Analyse globale des données issues des appels au 3919. Année 2017 (FNSF 2018) p. 12-13 / https://www.solidaritefemmes.org/qui-sommes-nous/chiffres-cl%C3%A9s

13983 fiches Violences Conjugales (FVC), dont

13432 fiches concernent une femme victime d’un agresseur masculin = 97,3%

103 : femmes victimes d’une femme = 0,7% %

205 : homme victime d’une femme = 1,5%

70 : homme victime d’un homme = 0,5%

 

Analyse globale des données issues des appels au 3919. Année 2018 (FNSF 2019) p. 9-10 / https://www.solidaritefemmes.org/qui-sommes-nous/chiffres-cl%C3%A9s

15443 fiches Violences Conjugales (FVC), dont

14997 fiches concernent une femme victime d’un agresseur masculin = 97,1 %

140 : femmes victimes d’une femme = 0,9% %

213 : homme victime d’une femme = 1,4%

93 : homme victime d’un homme = 0,6%

 

Analyse globale des données issues des appels au 3919. Année 2019 (FNSF 2020) p. 9-10 / https://www.solidaritefemmes.org/qui-sommes-nous/chiffres-cl%C3%A9s

17125 fiches Violences Conjugales (FVC), dont

14997 fiches concernent une femme victime d’un agresseur masculin = 96,1 %

237 : femmes victimes d’une femme = 1,3 % (+69% / 2018)

316 : hommes victimes d’une femme = 1,8% (+48% / 2018)

143 : hommes victimes d’un homme = 0,8% (+ 54% / 2018)

 

Analyse globale des données issues des appels au 3919. Année 2020 (FNSF 2021, p101-11) https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Analyse+globale+des+donn%C3%A9es+issues+des+appels+au+3919.+Ann%C3%A9e+2020

97% des appels ont pour motifs des violences conjugale dont la cvictime est une femme

23864 fiches Violences Conjugales (FVC), dont

22156 fiches concernent une femme victime d’un agresseur masculin, quel que soit le statut de l’appelant

dont 17019 fiches dont l’appel a été émis par une femme victime de violences conjugales.

427 : femmes victimes d’une femme

562 : hommes victimes d’une femme

198 : hommes victimes d’un homme

 

25 mai 2021

Elisabeth Moreno (ministre Egalité femmes hommes) se rend dans les locaux de la FNSF pour signer la convention rendant effectif le passage de la ligne à 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, à partir du mois de juin.

 

Analyse globale des données issues des appels au 3919. Année 2021 (FNSF, novembre 2022) https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Analyse+globale+des+donn%C3%A9es+issues+des+appels+au+3919

97% des appels ont pour motifs des violences conjugales dont la victime est une femme

26156 fiches Violences Conjugales (FVC), dont

24347 fiches concernent une femme victime d’un agresseur masculin

360 : femmes victimes d’une femme

660 : hommes victimes d’une femme

228 : hommes victimes d’un homme

 

2023

Les moyens alloués à la FNSF, qui gère le 3919, passent dans le projet de loi de finances, de 2,9 millions à 5,9 millions, soit une augmentation de 40% par rapport à 2017.

 



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